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Le Parlement fédéral

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7.1
L’ouverture d’une session 7.2
Une journée de travail aux Communes7.3
La clôture d’une session

7.1
L’ouverture d’une session


La devise de l’ordre de la Jarretière, « Honi soit qui
mal y pense », est inscrite sur le bâton noir utilisé
pour frapper à la porte de la Chambre des communes
pour la convoquer au Sénat.
Ce discours, rédigé par le Cabinet, expose les vues du gouvernement sur la situation du pays, ainsi que les lignes directrices qu’il suivra et les projets de loi qu’il déposera. Après l’avoir entendu, les députés retournent à la Chambre des communes où, d’ordinaire, le premier ministre dépose aussitôt le projet de loi C-1 : Loi concernant la prestation des serments d’office. Ce projet de loi symbolique, dont on n’entendra plus parler avant la session suivante, a pour seul but de réaffirmer le droit qu’ont les députés de débattre n’importe quelle question avant d’étudier le discours du Trône. Ce droit a été affirmé pour la première fois par les Communes anglaises voilà plus de 300 ans et il l’est à nouveau là-bas, chaque session, au moyen d’un projet de loi symbolique.
Au Canada, le rappel officiel de cet ancien droit des Communes s’est révélé d’une très grande utilité à plusieurs reprises. Ainsi, en 1950, une grève nationale du rail obligea le Parlement à réagir sans tarder. Les députés sitôt revenus du Sénat, le premier ministre présenta le projet de loi C-1, qui n’avait rien de symbolique, visant à mettre fin à la grève et à obliger les travailleurs du rail à retourner au travail. Ce projet de loi passa par toutes les étapes du processus de vote habituel, fut adopté par les deux Chambres et reçut la sanction royale avant même que l’une ou l’autre de celles-ci étudie le discours du Trône. Sans le rappel traditionnel de ce droit qu’ont les Communes de faire ce qu’elles jugent utile avant d’étudier le discours inaugural d’une session, l’adoption de cette loi d’urgence indispensable aurait été gravement retardée.

Rideau Hall est la résidence du gouverneur général.
7.2
Une journée de travail aux Communes

Les affaires courantes réglées, la Chambre étudie habituellement les ordres émanant du gouvernement. Tous les jours où siège la Chambre, il y a la période des questions, au cours de laquelle des députés (surtout ceux de l'opposition) interrogent les ministres sur les politiques et les initiatives du gouvernement. D'ordinaire, les 45 minutes que dure cette période sont fort mouvementées et elles constituent l'un des moyens sûrs de veiller à ce que le gouvernement conserve le sens de ses responsabilités et sache réagir aux circonstances.
Le reste de la journée se passe pour la plus grande partie à étudier les projets de loi déposés. Même si n’importe quel député peut présenter un projet de loi, la majeure partie du temps est consacrée à l’étude des projets de loi déposés par le gouvernement.
Une heure par jour est réservée à l’étude des affaires émanant des députés, c’est-à-dire de tout député qui ne fait pas partie du Cabinet.
Avant de présenter un projet de loi, un ministre ou un député doit en demander l’autorisation, motion toujours adoptée automatiquement et sans débat ni vote. Sont ensuite proposées la première lecture du projet de loi et son impression, proposition elle aussi invariablement agréée sans débat ni vote. Dans les jours qui suivent, une motion relative à la deuxième lecture est déposée, bien que le projet de loi soit parfois transmis à un comité avant la deuxième lecture. C’est à ce moment que les députés étudient les principes dont s’inspire le projet de loi. Si celui-ci est adopté en deuxième lecture, il est soumis à l’étude d’un comité de la Chambre, généralement un comité permanent. Ces comités peuvent convoquer des témoins et ils étudient les projets de loi article par article avant d’en faire rapport (avec ou sans amendement) à la Chambre. Le nombre de membres qui composent ces comités varie d’une législature à l’autre, mais les partis politiques y sont représentés au prorata du nombre de leurs députés. C’est toute la Chambre siégeant en comité plénier qui étudie certains projets de loi, comme ceux portant affectation de crédits (basés sur le Budget des dépenses), lesquels visent à faire affecter des sommes d’argent puisées dans le Trésor.
Les comités, qui délibèrent dans un cadre moins formel que la Chambre, étudient les projets de loi article par article, c’est-à-dire que chaque article doit être adopté séparément. N’importe quel membre du comité chargé d’étudier un projet de loi peut faire mettre aux voix un amendement à ce projet de loi. Une fois tous les articles étudiés, le président présente à la Chambre le projet de loi avec les amendements proposés.
À « l’étape du rapport », c’est-à-dire après qu’un comité a fait rapport de son projet de loi à la Chambre, les députés ont le droit de présenter des amendements aux différents articles (d’ordinaire, il s’agit des amendements qu’ils n’ont pas eu le temps de proposer en comité). Une fois ces amendements adoptés ou rejetés, le projet de loi passe en troisième lecture. Si la motion tendant à la troisième lecture est adoptée, le projet de loi est transmis au Sénat, où il traverse grosso modo les mêmes étapes. Pour ce qui est des projets de loi présentés au Sénat et adoptés par celui-ci, ils sont transmis aux Communes, où ils passent par le même cycle que les projets de loi des Communes. Un projet de loi ne devient loi que s’il est adopté sous la même forme par les deux Chambres et sanctionné, au nom de la reine, par le gouverneur général ou son suppléant (d’ordinaire un juge de la Cour suprême). Jamais un gouverneur général n’a refusé de sanctionner un projet de loi fédéral. Le premier à occuper le poste de premier ministre dans l’histoire du pays a d’ailleurs déclaré carrément qu’il était anachronique et contraire à la Constitution de refuser de sanctionner une loi. Au Royaume Uni, la sanction royale n’a jamais été refusée depuis 1707.

Au Sénat comme à la Chambre des communes, on discute d’agriculture et d’agroalimentaire en comité.
Les comités permanents ont, entre autres fonctions, celle d’examiner les prévisions de dépenses du gouvernement. D’après le Règlement de la Chambre des communes, ces prévisions doivent être soumises à l’examen des comités, qui doivent en faire rapport à la Chambre dans les meilleurs délais.
Enfin, chaque comité permanent est désigné, en vertu d’un ordre de renvoi permanent, comme l’autorité compétente en certaines matières (notamment l’examen des rapports déposés à la Chambre aux termes d’une loi et des rapports annuels de certaines sociétés d’État). Tous les sujets énumérés dans l’ordre de renvoi permanent d’un comité relèvent en permanence de sa compétence et le comité peut les examiner et faire rapport à la Chambre lorsqu’il le juge opportun.
Les Communes peuvent, et elles le font, mettre sur pied des comités spéciaux qu’elles chargent d’étudier des questions particulières, y compris des comités législatifs chargés d’examiner un projet de loi. Elles créent également, avec le concours du Sénat, des comités mixtes des deux Chambres.
7.3
La clôture d’une session

