Livres rares

Points de mire de la collection

Livres rares

Cette collection spéciale témoigne du changement dans les habitudes de lecture des parlementaires et de ce qui était autrefois considéré comme les connaissances qu’une bibliothèque d’envergure nationale devait acquérir pour ses utilisateurs. En somme, c’est aussi un reflet de l’histoire parlementaire du Canada.

Chaque mois, cette section des Trésors de la Bibliothèque met en valeur un nouveau volume de la collection des livres rares, en explique le contenu, son importance historique et la place qu’il occupe dans la collection de la Bibliothèque.

La petite histoire de la collection des livres rares

Les origines de la collection des livres rares de la Bibliothèque du Parlement remontent à l’établissement des assemblées législatives du Bas-Canada et du Haut-Canada, en 1791. Ces assemblées législatives fonctionnent alors indépendamment l’une de l’autre; elles ont chacune leurs propres collections, qu’elles mettent à la disposition de leurs parlementaires. En 1840, l’Acte d’union réunit le Haut et le Bas-Canada en une seule et unique province, la Province du Canada. Les deux bibliothèques fusionnent en 1841 afin de servir la nouvelle Assemblée législative de la Province du Canada.

Jusqu’à ce qu’Ottawa devienne la capitale nationale, l’emplacement de l’Assemblée législative de la Province du Canada change fréquemment, et la collection de livres l’accompagne. L’Assemblée législative a siégé à Québec, Montréal, Toronto et Kingston. Lors de chaque déménagement, des bris sont constatés et certains volumes disparaissent de la collection.

La collection subit une perte majeure à Montréal en 1849. Des émeutiers allument un incendie au Parlement en réaction au Bill des pertes de la rébellion. Seulement 200 livres sont sauvés. Une partie de la collection est ensuite détruite à Québec, en 1854, alors qu’un autre incendie, accidentel cette fois, fait rage.

La reconstitution de la collection

Dans les faits, ces deux incendies façonnent la collection telle qu’elle est aujourd’hui. La constitution de la collection est en grande partie l’œuvre de deux personnes.

La première est Georges-Barthélemi Faribault, greffier adjoint de l’Assemblée législative de 1835 à 1855. Il est chargé de reconstituer la collection à la suite de l’incendie de 1849.

La deuxième est Alpheus Todd qui occupait le poste de bibliothécaire adjoint en 1855. Peu de temps après l’incendie de 1854 à Québec, Alpheus Todd se rend à Londres et à Paris à la demande du Parlement pour y acheter des livres – il dispose d’un budget de 10 000 £ – ainsi que pour solliciter des dons auprès des gouvernements de l’Angleterre et de la France. Il profite de ses voyages pour étudier l’architecture des bibliothèques les plus novatrices de l’époque. C’est ce qui inspire ses recommandations pour la conception du futur édifice de la Bibliothèque. Il fait notamment des recommandations concernant l’extinction d’incendies, ce qui permettra de sauver la Bibliothèque (et sa collection) de la catastrophe lors de l’incendie qui a fait rage sur la Colline en 1916.

Alpheus Todd est par ailleurs nommé bibliothécaire de l’Assemblée législative en 1856 et devient par la suite le premier bibliothécaire parlementaire.

Quelques exemples de livres rares

La collection de livres rares de la Bibliothèque du Parlement comprend divers ouvrages sur le Canada. Comme on peut s’y attendre, elle contient des documents parlementaires canadiens, des versions manuscrites des travaux de parlementaires ainsi que des livres sur l’histoire parlementaire. Voici d’autres exemples d’ouvrages spéciaux :

• des documents politiques imprimés au Canada avant la Confédération ;

• des récits de voyage, comme ceux de Champlain, Hennepin, Mackenzie et Frobisher ;

• des essais politiques canadiens datant du XIXe siècle ;

• des recensements historiques ;

• des éditions rares d’œuvres d’auteurs canadiens ;

• une collection d’entrevues relatant l’histoire orale.

Parmi les autres trésors, mentionnons une édition originale datant du XVIIIe siècle de l’Encyclopédie de Diderot et l’original d’une édition de Birds of America de Jean-Jacques Audubon en format de papier Double Elephant.

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