Nous avons la chance de compter, dans notre salle des livres rares, un ensemble d’œufs inspirés du rituel traditionnel ukrainien appelés pysanky. Bien que les pysanky soient habituellement fabriqués à partir d’œufs véritables, ceux de cet ensemble ont été sculptés dans le bois.
Ces œufs ont été donnés à la Bibliothèque du Parlement en 1962 par le député de Winnipeg-Nord, William Murray Smith, pour saluer la contribution du peuple ukrainien à la culture canadienne. Le nom de la personne qui a conçu ces œufs nous est malheureusement inconnu.
Le mot « pysanky » (« pysanka » au singulier) est dérivé d’un verbe ukrainien qui signifie « inscrire » ou « écrire ». En fait, les motifs ne sont pas peints sur les œufs, mais plutôt appliqués à l’aide de cire d’abeille selon la méthode batik. Cette technique consiste à tremper les œufs à répétition dans des teintures de différentes couleurs. Entre chaque trempage, on applique soigneusement la cire d’abeille afin que la teinture ne colore que les parties exposées de la coquille.
La confection des pysanky remonte à des milliers d’années. À l’origine, on leur attribuait des vertus talismaniques, comme la prospérité, la pérennité ou la protection. Avec l’avènement du christianisme, la signification de ces symboles anciens a commencé à être interprétée de différentes façons. De nos jours, les artisans contemporains continuent de s’inspirer de l’ancienne symbolique dans les motifs, mais les pysanky sont maintenant considérés comme des œuvres d’art plutôt que comme des objets aux propriétés talismaniques.
C’est au Canada que l’on trouve le plus grand pysanka au monde, plus précisément à Vegreville, en Alberta. La sculpture d’aluminium réalisée en 1975 mesure 39,5 mètres de haut et comporte 524 motifs étoilés. Elle a nécessité plus de 12 000 heures de travail.
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