Le « multiculturalisme » canadien est une notion qui peut être interprétée de différentes façons : sous un angle descriptif (comme un fait de société), sous un angle normatif (comme une idéologie) ou sous un angle politique (comme une politique de l'État).
Vu comme fait de société, le multiculturalisme désigne la cohabitation de personnes de diverses origines raciales et ethniques. Sur le plan idéologique, le multiculturalisme recouvre un ensemble relativement cohérent d'idées et d'idéaux qui sont liés à la célébration de la diversité culturelle du Canada. Du point de vue des politiques de l'État, le multiculturalisme signifie la gestion de la diversité au moyen de diverses interventions officielles des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que des administrations municipales.
La présente publication analyse le multiculturalisme canadien à la fois comme fait de société et comme politique de l'État fédéral. Elle examine également les attitudes à l'égard du multiculturalisme ainsi que les politiques provinciales et territoriales en matière de multiculturalisme. Enfin, elle renferme une chronologie des politiques fédérales en matière de multiculturalisme ainsi qu'une bibliographie sélective.
Le peuplement et la colonisation du Canada ont produit, au fil de l'histoire, une société multiculturelle composée des trois peuples fondateurs – Autochtones, Français et Britanniques – et de nombreux autres groupes raciaux et ethniques.
Par Autochtones, on entend les Premières Nations (Indiens inscrits et non inscrits), les Métis et les Inuits. La proportion de la population canadienne qu'ils représentent est à la hausse. Le recensement de 2016, réalisé par Statistique Canada, révèle en effet qu'un peu plus de 2,1 millions de personnes ont déclaré avoir une ascendance autochtone, soit 6,2 % de la population totale, contre 4,3 % pour le recensement de 2011.
Les colonisateurs français et britanniques ont commencé à s'installer au début du xviie siècle, si bien qu'à l'époque de la Confédération, la population était principalement britannique (60 %) et française (30 %). Au début du xxe siècle, le Canada a ouvert ses portes aux immigrants d'autres pays européens. Relativement à la population du pays, l'afflux a atteint son apogée en 1912 et en 1913, lorsque le nombre annuel de nouveaux arrivants a dépassé 5 % de la population totale. La proportion de personnes nées à l'étranger a diminué pendant la Grande Crise et la Deuxième Guerre mondiale, mais elle progresse depuis le début des années 1950. En outre, de plus en plus d'immigrants viennent maintenant de régions comme l'Asie, les Antilles, l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale.
En 1981, en raison de la baisse du taux de natalité et de l'immigration, les groupes d'origine britannique et française ne représentaient plus que 40 % et 27 % de la population, respectivement. Au début du xxie siècle, la proportion de personnes d'origine britannique, française ou canadienne était tombée à 46 %. (Le terme « canadienne » pour désigner l'origine ethnique est apparu pour la première fois dans le recensement de 1996.) Une enquête portant sur la diversité ethnique publiée par Statistique Canada en 2003 a révélé que 21 % des personnes de 15 ans et plus étaient d'ascendance exclusivement britannique, tandis que 10 % des personnes interrogées se disaient d'origine exclusivement française, 8 %, d'origine exclusivement canadienne et 7 %, d'origine mixte britanno-franco-canadienne.
Cette diversité accrue est manifeste à l'étude des données du recensement de 2016, réalisé par Statistique Canada, dans le cadre duquel plus de 250 origines ethniques ou ascendances différentes ont été déclarées. Les personnes interrogées se disaient le plus souvent d'ascendances canadienne, anglaise, écossaise, française ou irlandaise, puis allemande, chinoise, italienne, des Premières Nations, indienne de l'Inde, ukrainienne, hollandaise ou polonaise. Les données du recensement de 2016 ont également permis de constater que 21,9 % de la population canadienne était née à l'étranger. Ce pourcentage est le plus élevé depuis le recensement de 1921. En 2016, les immigrants originaires d'Asie étaient les plus nombreux, représentant 48,1 % de la population née à l'étranger. La population des minorités visibles – soit la population, autre qu'autochtone, qui n'est pas de race blanche ou qui n'a pas la peau blanche – représentait 22,3 % de la population globale, comparativement à 4,7 % en 1981.
La diversité linguistique est également au cœur du multiculturalisme canadien. Les données du recensement de 2016 ont révélé que l'anglais était la première langue (langue maternelle) de 58,1 % de la population. Cela constitue une légère baisse par rapport à 2011, où 58,6 % de la population avait déclaré avoir l'anglais pour langue maternelle.
Il en va de même pour le français, la langue maternelle la plus courante après l'anglais, qui serait la première langue de 21,4 % de la population, comparativement à 22 % en 2011. Finalement, ceux dont la langue maternelle est une autre langue que l'anglais ou le français représentaient 22,9 % de la population en 2016, soit une hausse de 1,6 % par rapport à 2011.
En 2016, les langues « immigrantes » – soient les langues autres que le français, l'anglais, les langues autochtones et les langues des signes – constituaient la langue maternelle de 22,3 % de la population canadienne (plus de 7,7 millions de personnes). Les langues immigrantes les plus parlées à la maison étaient le mandarin, le cantonais, le pendjabi, l'espagnol, le tagalog et l'arabe. Enfin, les langues autochtones parlées par le plus grand nombre de personnes étaient les langues cries, l'inuktitut, l'ojibwé, l'oji‑cri, le déné et finalement le montagnais (innu).
Les analystes conviennent généralement que la politique fédérale sur le multiculturalisme s'est développée en trois phases : la genèse (avant 1971), la formation (de 1971 à 1981) et l'institutionnalisation (de 1982 à aujourd'hui).
La meilleure description que l'on puisse donner de l'époque antérieure à 1971 est celle d'une évolution graduelle vers l'acceptation de la diversité ethnique comme aspect légitime et indissociable de la société canadienne. Les efforts d'édification de la nation, sur les plans des symboles et de la culture, tendaient à reproduire au Canada une société de type britannique. Culturellement parlant, cela se reflétait dans les institutions politiques, économiques et sociales du pays. Tous les Canadiens étaient définis comme des sujets britanniques jusqu'à l'adoption de la Loi sur la citoyenneté canadienne, en 1947, et les divers symboles culturels tendaient à légitimer les fondements britanniques du Canada anglophone. Essentiellement, les autorités centrales ne reconnaissaient pas de valeur à l'hétérogénéité culturelle, estimant que les différences raciales et ethniques allaient à l'encontre des intérêts nationaux et nuisaient à l'intégrité et à la nature même du Canada. Il a fallu l'arrivée massive d'immigrants européens après la Seconde Guerre mondiale pour que les autorités centrales revoient le rôle et le statut des « autres groupes ethniques » dans la dynamique en mutation de la société canadienne.
Par la suite, plusieurs événements survenus dans les années 1960 ont ouvert la porte à l'abandon de la politique officielle d'assimilation et, subséquemment, à l'émergence du multiculturalisme. Cette évolution a été le fruit de l'affirmation de plus en plus forte de l'identité des Autochtones, de la force du nationalisme québécois, et de l'indignation croissante de certaines minorités ethniques insatisfaites de leur place dans la société.
En 1969, la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme a publié le Livre Quatre de son rapport, qui traitait de la contribution des groupes ethniques autres qu'autochtones, français et anglais à l'enrichissement de la culture canadienne. La Commission recommandait que le gouvernement vise l'intégration (et non l'assimilation) de ces groupes ethniques dans la société canadienne en leur reconnaissant tous les droits accordés aux citoyens et en faisant la promotion de la participation équitable aux institutions du pays. Ces recommandations ont entraîné la présentation, en 1971, de la politique du multiculturalisme, dont les objectifs étaient les suivants :
L'atteinte de ces objectifs était tributaire du financement de l'État. Au cours des dix premières années de mise en œuvre de la politique, près de 200 millions de dollars ont été affectés à des initiatives spéciales favorisant la conservation des langues et des cultures. La création d'une Direction du multiculturalisme au Secrétariat d'État a été approuvée en 1972 pour faciliter la mise en œuvre de politiques et de programmes multiculturels. Les activités parrainées par la Direction visaient à aider les minorités ethniques dans plusieurs domaines : droits de la personne, lutte contre la discrimination raciale, citoyenneté, immigration et diversité culturelle. Un ministère d'État au Multiculturalisme a été mis sur pied en 1973 pour veiller à la concrétisation des initiatives multiculturelles dans les ministères. En outre, des mécanismes officiels de liaison entre le gouvernement et les groupes ethniques ont été mis en place pour assurer la participation à la prise de décisions, comme le Conseil canadien du multiculturalisme, en 1973, qui est devenu par la suite le Conseil ethnoculturel du Canada.
Selon les artisans de la politique du multiculturalisme de 1971, les obstacles à l'adaptation sociale et à la réussite économique étaient surtout d'ordre culturel et linguistique. L'augmentation marquée du nombre de nouveaux immigrants de minorités visibles, dont les préoccupations premières étaient l'obtention d'un emploi, d'un logement et d'un diplôme d'études ainsi que la lutte contre la discrimination, exigeait un changement de cap. Arriver à l'égalité par la suppression des barrières créées par la discrimination raciale est devenu l'objectif principal des programmes multiculturels. Des politiques et des programmes de relations raciales ont donc été mis en place afin de déceler, de cerner et de combattre la discrimination raciale sur les plans personnel et institutionnel. On a particulièrement encouragé la prise de mesures pouvant favoriser la pleine participation des minorités culturelles à la vie de la société canadienne.
Au cours des années 1980, la politique multiculturelle s'est progressivement institutionnalisée. Ses mutations ont coïncidé avec une période difficile dans la sphère des relations interraciales au Canada. L'immigration a transformé profondément la composition démographique des grandes villes en très peu de temps. Le Canada a aussi vu se manifester des personnes et des groupes qui faisaient la promotion d'idées racistes. Le gouvernement s'est d'abord concentré sur les réformes nécessaires pour aider les institutions canadiennes à s'adapter à la présence de nouveaux groupes d'immigrants. Il a aussi mis en œuvre des programmes antidiscrimination visant à favoriser l'abolition des barrières sociales et culturelles entre les groupes minoritaires et majoritaires au Canada.
L'adoption de la Charte canadienne des droits et libertés (la Charte), en 1982, a permis de reconnaître le patrimoine multiculturel des Canadiens en l'inscrivant dans la Constitution. Ainsi, l'article 27 de la Charte dispose que : « [t]oute interprétation de la présente charte doit concorder avec l'objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens ».
Cette disposition revêt une importance critique pour ce qui est de situer le multiculturalisme dans le cadre plus large de la société canadienne. Elle permet aux tribunaux de tenir compte de la réalité multiculturelle du Canada aux plus hauts niveaux de prise de décisions. Pour reprendre l'expression d'un ancien commissaire aux droits de la personne, elle est un « prisme » guidant l'interprétation des tribunaux lorsqu'ils doivent faire la part des droits individuels et multiculturels (souvent collectifs), par exemple dans des affaires opposant la liberté d'expression et l'interdiction des calomnies et de la propagande haineuse à connotation raciale. Selon la Charte, le principe de la liberté d'expression ne s'étend pas à la liberté d'expression absolue.
En outre, la Charte favorise l'élimination des manifestations de discrimination en garantissant à tous l'égalité et la justice devant la loi, sans égard à la race ou à l'origine ethnique. Le paragraphe 15(1) dispose que :
[l]a loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques.
De plus, le paragraphe 15(2) établit le droit à l'égalité de bénéfice, sans nier la nécessité de mesures spéciales pour aider les groupes défavorisés.
En 1984, le Comité parlementaire spécial sur les minorités visibles a publié un rapport devenu célèbre – L'égalité, ça presse! – et, en 1985, le Comité permanent de la Chambre des communes sur le multiculturalisme a vu le jour. En 1987, le Comité a publié un rapport approfondi dans lequel il réclamait la mise en œuvre d'une nouvelle politique en matière de multiculturalisme et la création d'un ministère du Multiculturalisme.
Une nouvelle politique du multiculturalisme aux objectifs et à l'orientation plus clairs est entrée en vigueur en 1988, avec l'adoption de la Loi sur le multiculturalisme canadien (LMC) par le Parlement. Le Canada a été le premier pays au monde à adopter une loi nationale dans ce domaine. Encore aujourd'hui, la LMC établit le cadre légal d'application de la politique du multiculturalisme.
La LMC reconnaît que le multiculturalisme est une caractéristique fondamentale de la société canadienne, qui doit faire partie intégrante du processus de prise de décisions à l'échelon fédéral. Axée sur la préservation et la valorisation du multiculturalisme au Canada, cette mesure législative a pour objectif de faciliter la préservation de la culture et de la langue, de combattre la discrimination, de favoriser la sensibilisation et la compréhension culturelles et de promouvoir au niveau fédéral des changements institutionnels qui tiennent compte de la dimension culturelle.
Afin de maintenir l'équilibre entre le caractère distinctif et l'égalité des cultures, la LMC établit le droit de tous de s'identifier au patrimoine culturel de leur choix tout en continuant de participer de façon « entière et équitable […] au façonnement de tous les secteurs de la société ». En fait, la LMC vise à préserver et à intégrer les différences culturelles, tout en assurant l'égalité d'accès et la pleine participation de tous les Canadiens dans les sphères sociale, politique et économique. Elle est également axée sur l'éradication du racisme et la suppression des barrières discriminatoires dans le but de permettre au Canada de remplir ses engagements en faveur des droits de la personne.
En outre, la LMC présente le multiculturalisme comme un bon instrument de changement capable de supprimer les barrières faisant obstacle à l'équité et à la représentation de tous les citoyens au sein des institutions canadiennes, ainsi qu'à l'accès et à la participation de ces derniers à ces institutions. Elle reconnaît la nécessité d'accroître la participation des minorités aux grandes institutions du Canada en faisant en sorte que la diversité devienne une valeur naturelle, normale et positive dans la prise des décisions, la répartition des ressources et l'établissement des priorités au sein de ces institutions. En vertu de la LMC, tous les organismes gouvernementaux, les ministères et les sociétés d'État – et non pas uniquement le ministère chargé du multiculturalisme – doivent prendre des mesures visant à promouvoir la diversité culturelle au Canada, et participer à la conception et à la mise en œuvre de plans, de programmes, de procédures et de stratégies de prise de décisions visant à favoriser une participation entière et équitable des minorités au sein des institutions.
Aux termes de la LMC, le gouvernement doit répondre à la fois au Parlement et au public de l'application de celle‑ci au moyen du dépôt de rapports annuels et un secrétariat du multiculturalisme est mis sur pied afin d'aider le gouvernement à assurer de meilleurs services dans les institutions fédérales.
En 1988, le gouvernement du Canada a présenté des excuses officielles pour l'incarcération injustifiée de Canadiens d'origine japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale, la saisie de leurs biens et la privation de leurs droits, et a offert un dédommagement. Le gouvernement du Canada et l'Association nationale des Canadiens japonais ont signé l'Entente de redressement à l'égard des Canadiens japonais, et le gouvernement a promis de créer la Fondation canadienne des relations raciales.
La Loi constituant la Fondation canadienne des relations raciales, qui a été adoptée par le Parlement en 1991, établissait une Fondation canadienne des relations raciales, à Toronto, dans le but de contribuer, par la sensibilisation du public, à l'élimination du racisme et de la discrimination raciale. Toutefois, le gouvernement fédéral a différé le financement nécessaire à la création de la Fondation jusqu'en 1996. C'est en effet cette année‑là que la Fondation a été mise sur pied et pourvue d'un fonds de dotation unique de 24 millions de dollars. Son mandat comprenait notamment ce qui suit :
La Loi sur l'Institut canadien des langues patrimoniales, qui a été adoptée par le Parlement en 1991, prévoyait l'établissement de l'Institut canadien des langues patrimoniales, à Edmonton, dans le but d'élaborer des normes nationales pour la formation des enseignants et d'établir le programme d'enseignement des cours de langues ethniques minoritaires au Canada. Avant que cet institut ne puisse être créé, le gouvernement, dans son budget de 1992, en a toutefois suspendu l'établissement jusqu'à nouvel ordre. En janvier 2012, la Loi sur l'Institut canadien des langues patrimoniales a été abrogée en vertu des dispositions de la Loi sur l'abrogation des lois.
Une mesure législative créant un ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté en bonne et due forme a été adoptée par le Parlement en 1991. Les programmes officiels suivants ont alors été établis sous l'égide de ce nouveau ministère :
Si les premières politiques multiculturelles ont porté avant tout sur la préservation des cultures et le partage entre les diverses cultures par la promotion de journaux et de festivals ethniques, la version « rajeunie » de la politique du multiculturalisme a mis l'accent sur la compréhension interculturelle et sur l'intégration sociale et économique par la réforme des institutions, la promotion sociale visant à assurer l'égalité des chances et la suppression des barrières discriminatoires.
Toutefois, le nouveau Ministère a eu la vie courte : il a été démantelé en 1993. Les programmes liés au multiculturalisme ont été intégrés à un nouveau ministère plus important, Patrimoine canadien, tandis que les programmes liés à la citoyenneté (enregistrement et promotion) ont été confiés au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, nouvellement établi.
Le Comité permanent du multiculturalisme et de la citoyenneté a publié son dernier rapport en 1993, peu avant sa disparition par suite du démantèlement du ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté. Intitulé Étude de l'application de la Loi sur le multiculturalisme canadien dans les institutions fédérales, ce rapport renfermait des recommandations qui proposaient diverses façons d'améliorer l'évaluation des progrès accomplis par les institutions fédérales dans l'application de la LMC et qui précisaient des mesures spécifiques que pourraient prendre les ministères et organismes pour mieux respecter les principes de cette loi.
À la suite des critiques de plus en plus nombreuses formulées à l'égard de la politique du multiculturalisme par divers groupes et citoyens de différentes sphères de la société canadienne, le ministère du Patrimoine canadien a entrepris en 1995 une étude complète de ses activités dans le domaine. En 1997, le gouvernement fédéral a ainsi annoncé la mise en place d'une nouvelle politique mettant l'accent sur trois objectifs : la justice sociale (l'édification d'une société juste et équitable), la participation civique (afin que les Canadiens de toutes origines puissent contribuer à façonner nos collectivités et notre pays) et l'identité (la promotion d'une société qui reconnaît, respecte et traduit la diversité culturelle afin que les gens de tous les horizons entretiennent un sentiment d'appartenance au Canada).
La nouvelle politique donnait la priorité aux projets qui :
En 2002, le gouvernement a annoncé qu'une Journée canadienne du multiculturalisme serait célébrée chaque année le 27 juin.
Dans le budget de février 2005, le gouvernement a annoncé l'octroi d'un montant de 56 millions de dollars sur cinq ans pour le Plan d'action canadien contre le racisme. Le budget allouait aussi 25 millions de dollars répartis sur les trois années suivantes à un Programme de reconnaissance, de commémoration et d'éducation axé sur la réalisation de projets de commémoration et d'éducation pour souligner la contribution de groupes ethnoculturels particulièrement touchés par des mesures de guerre ou des politiques d'immigration alors en vigueur. Des ententes de principe ont alors été conclues avec les communautés ukraino‑canadienne, italo‑canadienne et sino‑canadienne, mais le gouvernement a changé avant que ces ententes n'aient pu être mises en œuvre.
Entre‑temps, en mars 2005, le gouvernement a publié Un Canada pour tous : Plan d'action canadien contre le racisme, dont les objectifs étaient de renforcer la cohésion sociale, de poursuivre la mise en œuvre du cadre juridique des droits de la personne au Canada et de faire du Canada un chef de file sur le plan international en matière de lutte contre le racisme et les crimes haineux.
Au niveau international, le 23 novembre 2005, le Canada a été le premier pays à adopter la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette convention reconnaissait que les livres, les films, les émissions de télévision et les autres biens et services culturels avaient une nature spécifique qui se situait bien au‑delà de leur valeur commerciale. Elle réaffirmait aussi le droit des États de prendre des mesures pour favoriser la diversité des expressions culturelles.
En 2006, le gouvernement fédéral a présenté des excuses complètes aux Canadiens d'origine chinoise pour la taxe d'entrée qui a été imposée aux immigrants chinois jusqu'en 1923 et pour le refus ultérieur du Canada d'accueillir des immigrants chinois jusqu'en 1947. Il a également remplacé le Programme de reconnaissance, de commémoration et d'éducation susmentionné par le Programme de reconnaissance historique pour les communautés, qui a pris fin le 31 mars 2013, et le Programme national de reconnaissance historique afin de souligner l'expérience et l'apport historiques des communautés ethnoculturelles.
En 2008, la responsabilité du multiculturalisme est passée du ministère du Patrimoine canadien au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, dont le ministre titulaire est devenu le ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme. La politique du multiculturalisme a été alors modifiée pour que l'accent soit mis sur les priorités suivantes :
En 2008, le gouvernement fédéral a lancé le Prix Paul Yuzyk pour le multiculturalisme afin de reconnaître l'apport et le travail de personnes et de groupes voués à la promotion du multiculturalisme ainsi qu'à l'intégration des nouveaux arrivants au Canada.
En 2009, le Canada est devenu membre à part entière du Groupe d'action international pour la coopération sur l'éducation, la mémoire et la recherche sur l'Holocauste. Cet organisme a été renommé l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (AIMH) en 2012. Le Canada a agi à titre de président de l'AIMH de mars 2013 à février 2014.
En 2010, le Canada a été l'hôte de la deuxième conférence annuelle de la Coalition interparlementaire de lutte contre l'antisémitisme (ICCA), au cours de laquelle a été élaboré le Protocole d'Ottawa sur la lutte contre l'antisémitisme que le Canada a été le premier pays à signer l'année suivante.
Cette même année, les trois nouveaux objectifs suivants ont été ajoutés à la politique du multiculturalisme :
En 2013, le gouvernement a créé le Bureau de la liberté de religion, qui avait pour mandat la défense des minorités religieuses, la promotion de la liberté de religion et la progression des politiques et des programmes qui appuient le droit à la liberté de religion. Ce bureau, qui relevait d'Affaires mondiales Canada, concentrait ses activités sur l'étranger. Il a fermé ses portes le 31 mars 2016.
Le 23 avril 2015, le Parlement a adopté le projet de loi S‑219, la Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté, qui commémore l'exode des réfugiés vietnamiens, leur accueil au Canada après la chute de Saïgon et la fin de la guerre du Vietnam.
En juin 2015, le Canada s'est vu chargé de l'organisation de la réunion inaugurale du Groupe de contact international sur la liberté de religion ou de conviction. Cet organisme informel vise à protéger le droit à la liberté de religion ou de conviction par le biais de la coopération interétatique.
Toujours en juin 2015, la Loi sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares est adoptée par le Parlement. Cette loi modifie la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la Loi sur le mariage civil, le Code criminel et d'autres lois, afin notamment de fixer à 16 ans l'âge minimum pour le mariage et d'interdire de territoire les résidents permanents ou les étrangers qui pratiquent la polygamie.
Dans la foulée des élections fédérales de 2015, le gouvernement du Canada a annoncé en novembre de la même année le transfert de la responsabilité pour le multiculturalisme du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au ministère du Patrimoine canadien. Les objectifs poursuivis par le Programme du multiculturalisme sont cependant demeurés les mêmes que ceux énoncés en 2010.
Le 17 mai 2016, le gouvernement a annoncé la création du Bureau des droits de la personne, des libertés et de l'inclusion (BDPLI), qui remplace le Bureau de la liberté de religion. Le BDPLI relève d'Affaires mondiales Canada et sert notamment d'organisme de liaison visant à faciliter la mobilisation de groupes confessionnels afin de tenir des consultations portant entre autres sur la promotion de la liberté de religion et des droits de la personne.
Toujours en mai 2016, le gouvernement du Canada a présenté des excuses officielles pour l'incident du Komagata Maru de 1914. Ce navire japonais est arrivé à Vancouver en mai 1914 avec à son bord 376 passagers en provenance d'Asie du Sud. En tout, 352 passagers se sont vu refuser l'entrée au Canada en raison des politiques d'immigration de l'époque.
En mars 2017, la motion M‑103 portant sur le racisme et la discrimination religieuse systémiques a été adoptée à la Chambre des communes, et, par conséquent, à partir du 8 juin 2017, le Comité permanent du patrimoine canadien a entrepris une étude sur la façon dont le gouvernement pourrait atteindre les deux objectifs suivants :
- établir une approche pangouvernementale pour la réduction ou l'élimination du racisme et de la discrimination religieuse systémiques, dont l'islamophobie, au Canada, tout en assurant l'adoption de politiques fondées sur les faits, qui soient d'application globale et axées sur la communauté,
- recueillir des données pour contextualiser les rapports sur les crimes haineux et pour évaluer les besoins des communautés touchées.
À la suite de cette motion, le Comité permanent du patrimoine canadien a publié, en février 2018, un rapport intitulé Agir contre le racisme systémique et la discrimination religieuse, y compris l'islamophobie. Le rapport comprend 30 recommandations, dont notamment l'actualisation et le rétablissement du Plan d'action canadien contre le racisme, l'établissement de lignes directrices et de normes nationales uniformes relatives à la collecte et à la gestion des données sur les crimes et les actes haineux, la conception d'un cadre d'évaluation antiraciste et l'augmentation du financement du multiculturalisme destiné à enrayer le racisme et la discrimination religieuse systémiques et à promouvoir une plus grande compréhension interculturelle et une plus grande sensibilisation à celle‑ci. Le rapport a aussi recommandé que le 29 janvier soit déclaré Journée nationale de commémoration et d'activités concernant l'islamophobie et toute autre forme de discrimination religieuse.
Divers sondages et publications indiquent que les Canadiens sont généralement favorables au multiculturalisme, du moins en principe sinon toujours en pratique. En fait, les gens voient maintenant d'un meilleur œil l'immigration et le multiculturalisme. Ainsi, selon les sondages Focus Canada réalisés par l'Environics Institute for Survey Research, le pourcentage de Canadiens qui voient le multiculturalisme comme un symbole de l'identité canadienne est passé de 37 % en 1997 à 54 % en 2015. Par ailleurs, le pourcentage de Canadiens qui jugent que les niveaux d'immigration sont trop élevés a chuté de 61 % en 1977 à 37 % en 2016.
Toutefois, si les Canadiens semblent favorables au multiculturalisme, les attitudes à l'égard de la diversité religieuse seraient davantage partagées. Selon un sondage réalisé par l'Angus Reid Institute en 2017, à la question de savoir si la diversité religieuse du Canada était une bonne ou une mauvaise chose, 26 % des Canadiens ont répondu qu'il s'agissait d'une bonne chose, 23 % qu'il s'agissait d'une mauvaise chose et le reste des personnes interrogées ont indiqué qu'elles étaient incertaines ou qu'elles considéraient que la diversité religieuse était à la fois une bonne et une mauvaise chose.
Les attitudes à l'égard du multiculturalisme varient aussi d'une région à l'autre. Ainsi, depuis son adoption, la politique fédérale sur le multiculturalisme a suscité un certain malaise, voire de la résistance chez de nombreux Québécois. Cette situation est en grande partie attribuable au fait qu'ils croient y voir une autre intrusion des autorités fédérales dans les affaires intérieures de leur province. Pour beaucoup, le multiculturalisme est perçu comme une tentative de ramener la société distincte des Québécois au rang de culture ethnique minoritaire sous la domination du Canada anglophone, ce qui aurait pour effet de diluer le fait français au Canada, d'affaiblir la position des francophones et de menacer le partenariat entre les Canadiens anglophones et les Canadiens francophones. Pour bien des Québécois, l'idée de ramener les droits des Canadiens francophones au même niveau que ceux des autres minorités ethnoraciales au nom de l'égalitarisme multiculturel s'inscrit mal dans l'entente spéciale qui lie les trois peuples fondateurs du Canada.
De plus, certains observateurs craignent que la politique du multiculturalisme ne favorise trop la diversité aux dépens de l'unité. Les détracteurs de cette politique prétendent qu'elle est source de divisions du fait qu'elle insiste trop sur les différences, plutôt que sur les valeurs canadiennes. Ainsi, la culture et les symboles canadiens seraient rejetés au profit d'autres cultures. En revanche, les partisans de l'approche adoptée par le Canada à l'égard du multiculturalisme soutiennent qu'elle facilite l'intégration des immigrants puisque ceux‑ci n'ont pas à choisir entre la préservation de leur patrimoine culturel et la participation à la société canadienne, deux réalités que la politique rend parfaitement conciliables.
Dans son livre Le marché aux illusions : la méprise du multiculturalisme, paru en 1995, le romancier Neil Bissoondath s'attaque à la politique du multiculturalisme du gouvernement. Il craint que la promotion de la diversité culturelle par le gouvernement porte en soi le risque de la division. À son avis, le gouvernement, en encourageant les différences ethniques, amène les immigrants à adopter une « psychologie de la séparation » de la culture dominante. Bissoondath tient le multiculturalisme responsable de l'isolement des groupes ethnoraciaux en des enclaves distinctes, car le multiculturalisme favorise une mentalité de repli sur soi‑même qui crée un fossé entre les Canadiens de différentes origines. Selon l'écrivain, l'unité et la cohésion sont sacrifiées à une philosophie qui sépare les gens, exacerbe la mésentente et l'hostilité, et oppose les groupes dans une lutte pour le pouvoir et les ressources.
D'autres auteurs bien connus, comme Richard Gwyn, dans Nationalism Without Walls, paru en 1995, et Jack Granatstein, dans son livre de 1998 Who Killed Canadian History?, ont critiqué ce qu'ils considèrent comme les effets négatifs de la politique du multiculturalisme. D'après Gwyn, l'élite politique s'est trompée en présumant que la réaction contre le multiculturalisme était due davantage à la crainte passagère des pertes d'emplois au début des années 1990, plutôt qu'à la crainte généralisée des Canadiens de devenir des étrangers dans leur propre pays. Dans son essai, Granatstein reproche au multiculturalisme officiel et à la rectitude politique de mener à la disparition de l'histoire du Canada, que cela soit dans les écoles ou dans l'intérêt que lui portent les jeunes de manière générale. Selon lui, diverses études sur les écoles et les établissements postsecondaires indiquent que les Canadiens étudient de moins en moins l'histoire de leur pays, au point d'échouer à des tests portant sur des connaissances de base des événements et des personnages historiques. Granatstein affirme également que les politiques du multiculturalisme ont contribué à répandre parmi les immigrants, et même parmi les Canadiens nés au pays, l'idée selon laquelle le Canada, et surtout le Canada anglais, n'a pas d'identité et de culture propres.
Pour faire contrepoids à ces arguments, le philosophe Will Kymlicka a publié en 1998 Finding Our Way: Rethinking Ethnocultural Relations in Canada. Selon lui, il n'existe aucune preuve selon laquelle le multiculturalisme aurait eu pour effet de réduire le taux d'intégration des immigrants. À partir de statistiques sur les taux de naturalisation des immigrants, sur les niveaux de participation politique des groupes ethnoculturels, sur la proportion de néo‑Canadiens qui maîtrisent l'une ou l'autre des langues officielles et sur le nombre de mariages mixtes, Kymlicka soutient que la politique du multiculturalisme a fonctionné et que rien ne prouve qu'elle ait pu contribuer à exacerber la séparation ethnique.
Comme il a été mentionné au début de la présente section, des sondages récents montrent que la perception que les Canadiens ont du multiculturalisme est en grande partie positive. Dans une étude documentaire de la recherche sur l'opinion publique concernant le multiculturalisme de 2006 à 2009, Stuart Soroka et Sarah Roberton ont conclu que le multiculturalisme « est considéré comme un aspect de la mentalité canadienne, un aspect d'ailleurs principalement positif ». En même temps, ils ont noté que les Canadiens « valorisent quelque peu aussi les traditions et les valeurs communes ».
Toutes les provinces ont adopté, sous une forme ou une autre, une politique en matière de multiculturalisme. Pour l'instant, six provinces (Colombie‑Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Québec et Nouvelle‑Écosse) ont légiféré en matière de multiculturalisme. Huit provinces (Colombie‑Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Québec, Nouveau‑Brunswick, Île‑du‑Prince‑Édouard et Nouvelle‑Écosse) ont mis en place un conseil consultatif sur le multiculturalisme qui relève du ministre responsable du multiculturalisme. En Alberta, la commission des droits de la personne de l'Alberta tient lieu de conseil consultatif sur le multiculturalisme. En Nouvelle‑Écosse, la loi est appliquée à la fois par un comité du Cabinet sur le multiculturalisme et par des conseils consultatifs. L'Ontario a une politique officielle en matière de multiculturalisme, et c'est le ministère des Affaires civiques et de l'Immigration qui est chargé de promouvoir l'intégration sociale, la participation civique et communautaire ainsi que la reconnaissance. Le gouvernement de Terre‑Neuve‑et‑Labrador a lancé en 2008 sa politique en matière de multiculturalisme, dont l'application relève du ministre de l'Enseignement supérieur et des Compétences.
Les gouvernements territoriaux ne disposent pas de politiques sur le multiculturalisme comme telles, mais ils ont adopté des lois sur les droits de la personne qui interdisent la discrimination fondée, entre autres, sur la race, la couleur de la peau, la descendance, l'origine ethnique, le lieu de naissance, les croyances ou la religion. À Whitehorse, le Centre multiculturel du Yukon fournit des services aux immigrants.
La Colombie‑Britannique a adopté la Multiculturalism Act en 1993. Cette loi oblige le gouvernement à offrir, de façon générale, des services et des programmes qui sont sensibles et adaptés à la réalité multiculturelle de la Colombie‑Britannique. Chaque ministère et société d'État présente un rapport annuel faisant état des efforts déployés pour promouvoir le multiculturalisme. Le ministre responsable du multiculturalisme présente à l'Assemblée législative un rapport d'ensemble intitulé Report on Multiculturalism: Government of British Columbia. Le conseil consultatif multiculturel conseille le ministre responsable du multiculturalisme sur les questions touchant le multiculturalisme et la lutte contre le racisme. Cet organisme rassemble des personnes de toute la Colombie‑Britannique qui ont à cœur la promotion du multiculturalisme.
En 2008, afin de promouvoir la compréhension de la diversité, la Colombie‑Britannique a lancé EmbraceBC. Grâce à l'appui de la province et du gouvernement fédéral, ce programme offre des outils d'information et des subventions pour réaliser des projets communautaires dans le domaine du multiculturalisme et de la lutte contre le racisme.
Cette même année, le gouvernement de la Colombie‑Britannique a lancé le British Columbia Multicultural Awards, qui récompense des individus, des organisations et des entreprises qui se démarquent dans le domaine de la diversité.
Le 15 mai 2014, le gouvernement de la Colombie‑Britannique a prononcé des excuses officielles pour les torts historiques causés aux Canadiens d'origine chinoise par les gouvernements provinciaux précédents.
En Colombie‑Britannique, la troisième semaine de novembre est consacrée tous les ans à la célébration du multiculturalisme.
L'Alberta a adopté sa première loi sur le multiculturalisme, l'Alberta Cultural Heritage Act, en 1984. Le multiculturalisme est alors reconnu comme une caractéristique fondamentale de la société albertaine qui confère des avantages économiques, sociaux et culturels à tous les Albertains. L'Alberta Cultural Heritage Act a été remplacée en 1990 par l'Alberta Multiculturalism Act, qui vise principalement à faire connaître et respecter l'héritage multiculturel des Albertains, ainsi qu'à créer un milieu où tous les citoyens peuvent contribuer à la vie culturelle, sociale, économique et politique de leur province. La nouvelle loi a créé une commission du multiculturalisme, chargée de conseiller le gouvernement sur les politiques et les programmes de multiculturalisme, ainsi qu'un conseil consultatif sur le multiculturalisme, qui fournit des recommandations en matière de politiques à la commission. Un fonds multiculturel a également été constitué pour financer les programmes et les services dans ce domaine et subventionner des particuliers et des organismes.
En 1996, le gouvernement a fusionné les programmes des droits de la personne et du multiculturalisme. La Human Rights, Citizenship and Multiculturalism Act a repris les principaux objectifs de l'Alberta Multiculturalism Act et la commission des droits de la personne de l'Alberta a pris la relève de l'ancienne commission du multiculturalisme. De même, le Multicultural Fund a poursuivi ses activités sous le nom de Human Rights, Citizenship and Multiculturalism Fund. En 2009, la loi sur les droits de la personne de la province a été modifiée et est devenue l'Alberta Human Rights Act, et le Multiculturalism Fund est devenu le Human Rights, Education and Multiculturalism Fund.
La Saskatchewan a été la première province à légiférer en matière de multiculturalisme en adoptant, dès 1974, la Saskatchewan Multicultural Act. En 1997, la province a adopté une nouvelle Multiculturalism Act, qui élargit la portée traditionnelle du multiculturalisme pour être en mesure de s'attaquer à des problèmes de justice sociale de la société moderne comme le racisme et la discrimination. Les objectifs de cette loi (art. 3) sont les suivants :
- reconnaître que la diversité de la population saskatchewanaise sur les plans de l'origine raciale, du patrimoine culturel, de la religion, de l'ethnie, de l'ascendance et du lieu d'origine constitue une caractéristique fondamentale de la société qui enrichit la vie de tous les Saskatchewanais;
- encourager le respect du patrimoine multiculturel de la Saskatchewan;
- favoriser l'instauration d'un climat propice au maintien de relations harmonieuses entre les populations de diverses origines culturelles et ethniques sans que celles‑ci aient à renoncer à leur identité culturelle et ethnique distincte;
- promouvoir le maintien d'une société multiculturelle.
Le gouvernement de la Saskatchewan appuie les activités multiculturelles par l'intermédiaire principalement du Saskatchewan Lotteries Trust Fund for Sport, Culture and Recreation. L'argent de ce fonds sert à financer directement les activités de plus de 1 200 organismes bénévoles.
Le Manitoba a adopté la Loi sur le Conseil interculturel du Manitoba en 1984. Aux termes de cette loi, le mandat du Conseil est de formuler des recommandations à l'intention du gouvernement, par l'entremise du ministre chargé des questions ethnoculturelles, sur l'éducation, les droits de la personne, l'établissement des immigrants, les médias, les communications et le patrimoine culturel. À l'été 1992, l'Assemblée législative du Manitoba a adopté une nouvelle Loi sur le multiculturalisme, dont le préambule énonce que :
la société multiculturelle du Manitoba n'est pas un amalgame de nombreuses sociétés séparées, divisées par la langue et la culture, mais constitue plutôt une société unique unie par des lois, des valeurs, des aspirations et des responsabilités communes.
Cette nouvelle loi a établi le Secrétariat des affaires multiculturelles « afin de trouver des mesures visant à contribuer à la réalisation d'une société multiculturelle prospère au Manitoba, afin d'établir un ordre de priorité parmi ces mesures et afin de les mettre en œuvre ». Le Secrétariat des affaires multiculturelles relève du ministre et permet à celui‑ci de veiller à l'application de cette même loi.
Le Manitoba subventionne des projets qui font la promotion du multiculturalisme et de la lutte contre le racisme par le biais du Programme de soutien aux communautés ethnoculturelles, chapeauté par le ministère du Sport, de la Culture et du Patrimoine.
En 2015, le Manitoba a annoncé la création du Conseil consultatif manitobain de la citoyenneté, de l'immigration et du multiculturalisme, qui remplace le Conseil de l'immigration du Manitoba et le Conseil ethnoculturel manitobain de consultation et de revendication. Le nouveau Conseil a pour mission de fournir au gouvernement des renseignements, des conseils et des recommandations sur les questions suivantes :
- les questions liées à la citoyenneté et à l'immigration, notamment :
- la façon d'attirer et de retenir les immigrants au Manitoba,
- les mesures à long terme à prendre en vue de l'établissement et de l'intégration des immigrants,
- l'intégration et la participation entières des immigrants à la vie économique, sociale et culturelle du Manitoba;
- les questions liées au multiculturalisme, notamment les relations interculturelles et la diversité ethnique et linguistique.
Bien que l'Ontario ait adopté, dès 1977, une politique officielle du multiculturalisme favorisant les activités culturelles des divers groupes ethniques, la loi portant officiellement création d'un ministère des Affaires civiques et culturelles (l'actuel ministère des Affaires civiques et de l'Immigration) n'est entrée en vigueur qu'en 1982. Aux termes de la Loi sur le ministère des Affaires civiques et culturelles, il incombe au Ministère, « reconnaissant la nature pluraliste de la société ontarienne, [de] souligner la participation à titre égal des Ontariens à la collectivité en favorisant les échanges culturels tout en insistant sur les éléments que les résidents ont en commun ».
En février 2016, le gouvernement de l'Ontario a annoncé la mise sur pied d'une Direction générale de l'action contre le racisme, qui s'emploie à éliminer le racisme systémique dans les politiques, décisions et programmes du gouvernement.
Le 7 mars 2017, le Gouvernement de l'Ontario a publié Une meilleure façon d'avancer : Plan stratégique triennal de l'Ontario contre le racisme, un plan d'action présentant la stratégie du gouvernement afin d'éliminer le racisme systémique. Le plan prévoit notamment :
Le 1er juin 2017, la Loi de 2017 contre le racisme a été adoptée. Celle‑ci prévoit notamment :
En juin 2017, le ministère des Affaires civiques et de l'Immigration de l'Ontario a annoncé la création du Programme de subvention pour le renforcement des capacités communautaires multiculturelles, qui a pour objet d'aider les nouveaux arrivants et les communautés ethnoculturelles à participer pleinement à la vie civique, culturelle, sociale et économique de l'Ontario.
Au Québec, on parle plutôt de politique d'« interculturalisme », qui vise avant tout l'acceptation, la communication et l'interaction entre des groupes aux cultures diverses (les communautés culturelles), sans toutefois supposer d'égalité intrinsèque entre ces cultures. La diversité est tolérée et même encouragée, mais seulement dans un cadre qui garantit la suprématie incontestée du français comme langue et véhicule culturel du Québec.
En 1981, le ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration a énoncé les objectifs de sa politique d'interculturalisme dans un plan d'action intitulé Autant de façons d'être Québécois, qui mentionnait l'élaboration d'une stratégie visant :
En 1984, l'Assemblée nationale a adopté une loi créant le Conseil des communautés culturelles et de l'immigration, ensuite connu sous le nom de Conseil des relations interculturelles. Cet organisme conseillait le ministre sur la planification et l'application des politiques gouvernementales concernant les communautés culturelles et l'immigration. Il commandait également des études et faisait des recherches.
En 1986, le gouvernement du Québec a publié la Déclaration sur les relations interethniques et interraciales, dans laquelle il condamnait le racisme et la discrimination raciale, et s'engageait à « favoriser la pleine participation de toute personne, indépendamment de sa race, de sa couleur, de sa religion, de son origine ethnique ou nationale, au progrès économique, social et culturel du Québec ».
L'orientation interculturelle du Québec à l'égard des immigrants et de la diversité a été confirmée à la fin de 1990 dans le livre blanc intitulé Au Québec pour bâtir ensemble – Énoncé de politique en matière d'immigration et d'intégration. Trois principes ont alors été renforcés dans la politique du gouvernement. Selon ces principes, le Québec constitue :
Pour respecter ces obligations, le livre blanc propose un « contrat moral » explicite entre les immigrants et les Québécois de souche. Le Québec déclare être une société francophone et pluraliste, mais soucieuse de la diversité culturelle. Les immigrants souscrivent à la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et contribuent à édifier la nation québécoise en collaboration avec les Québécois de souche.
En 2005, l'Assemblée nationale a adopté une loi portant création du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, qui remplace alors le ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration et dont les principales fonctions en ce qui concerne les communautés culturelles sont les suivantes :
En 2007, le gouvernement du Québec a créé la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, dirigée par les coprésidents Gérard Bouchard et Charles Taylor, pour donner suite à des affaires d'accommodement de pratiques religieuses qui avaient suscité un débat public et pour examiner toute la question de l'intégration des immigrants et des minorités. Dans son rapport, publié en mai 2008, la Commission a conclu que, si « les fondements de la vie collective au Québec [étaient] loin de se trouver dans une situation critique », il y avait une crise dans la perception de ce qui constitue un accommodement raisonnable. MM. Bouchard et Taylor ont mentionné que les politiques concernant l'interculturalisme et la laïcité devraient être clairement définies. La Commission a aussi présenté des recommandations sur les moyens d'intégrer les immigrants, d'améliorer la compréhension qu'a le public des pratiques interculturelles et de combattre les inégalités et la discrimination.
En 2008, le gouvernement du Québec a publié La diversité : une valeur ajoutée – Plan d'action gouvernemental pour favoriser la participation de tous à l'essor du Québec. Cette politique comprend trois orientations :
En 2011, le Conseil des relations interculturelles a été aboli. Les activités de l'organisme ont été alors intégrées aux activités du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles.
En avril 2014, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles a changé de nom pour devenir le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion. Le 7 mars 2016, le gouvernement du Québec a rendu publique une nouvelle politique en matière d'immigration, de participation et d'inclusion intitulée Ensemble, nous sommes le Québec, accompagnée d'une stratégie d'action, qui vise quatre objectifs :
Le 18 octobre 2017, l'Assemblée nationale adopte la Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l'État et visant notamment à encadrer les demandes d'accommodements pour un motif religieux dans certains organismes. Cette loi prévoit notamment les modalités entourant l'octroi et la réception de services d'organismes publics à visage découvert.
Le Nouveau‑Brunswick a adopté la Politique sur le multiculturalisme en 1986, qui est fondée sur les principes de l'égalité, de l'appréciation et de la préservation des patrimoines culturels, et la participation. À la fin des années 1980, le gouvernement provincial a établi un comité consultatif ministériel pour conseiller le ministre.
Le ministre de l'Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail est responsable de la Division de la croissance démographique, qui est chargée de l'établissement des immigrants et des communautés multiculturelles. La Division gère également le Programme de subventions pour le multiculturalisme, qui vise à aider les partenaires communautaires à atteindre les objectifs de la Politique sur le multiculturalisme.
La Nouvelle‑Écosse a adopté sa loi sur le multiculturalisme en 1989. L'Act to Promote and Preserve Multiculturalism fait du multiculturalisme une caractéristique inhérente à la société néo‑écossaise et exige du gouvernement qu'il maintienne les bonnes relations entre les diverses collectivités culturelles. Cette loi prévoit deux structures administratives qui guident son application : un comité du Cabinet chargé du multiculturalisme, qui surveille l'application de la politique dans l'ensemble de l'administration publique, et un comité consultatif multiculturel, qui conseille le comité du Cabinet et examine les programmes. C'est le ministre des Communautés, de la Culture et du Patrimoine qui est responsable de l'application de ladite loi.
En 2017, le ministère des Communautés, de la Culture et du Patrimoine a présenté le Plan d'action pour la culture de la Nouvelle‑Écosse, qui prévoit diverses mesures de promotion de la diversité culturelle, dont notamment :
L'Île‑du‑Prince‑Édouard a adopté en 1988 une politique multiculturelle provinciale, dont l'objectif est de promouvoir la survie et l'expression culturelles, d'encourager l'expression et la compréhension interculturelles, de reconnaître la contribution de la diversité culturelle et de faire en sorte que toutes les personnes vivant à l'Île‑du‑Prince‑Édouard aient droit au même traitement. La politique se fonde sur quatre principes : égalité, appréciation, préservation et participation. Un comité consultatif ministériel conseille le ministre du Tourisme et de la Culture, qui est responsable du multiculturalisme.
Le gouvernement de Terre‑Neuve‑et‑Labrador a lancé sa politique en matière de multiculturalisme en 2008. Cette politique précise la volonté de la province de « promouvoir le multiculturalisme et la compréhension entre les cultures de manière à ce que la diversité culturelle de tous ses citoyens soit appréciée, encouragée et valorisée en vue de l'édification collective d'une province autonome et prospère ». Elle a été conçue pour orienter les programmes et services gouvernementaux. Le Bureau de l'immigration et du multiculturalisme, qui fait partie du ministère de l'Enseignement supérieur et des Compétences, travaille à établir des partenariats afin de promouvoir les activités multiculturelles.
1948 | Le Canada adhère à la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui s'applique à tous les êtres humains sans égard au sexe, à la race, à la religion, à la culture ou à l'idéologie. |
1960 | Le Parlement adopte la Déclaration canadienne des droits, qui interdit la discrimination fondée sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion ou le sexe. |
1967 | Les dispositions prévoyant une discrimination raciale et faisant partie de la législation canadienne sur l'immigration depuis le début du xxe siècle sont abrogées. |
1969 | La Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme publie le Livre Quatre de son rapport, qui est consacré à la contribution des groupes ethniques à l'enrichissement culturel du Canada. |
1970 | Le Canada ratifie la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. |
1971 | Le Canada devient le premier pays au monde à adopter une politique en matière de multiculturalisme. |
1972 | Nomination pour la première fois d'un ministre du Multiculturalisme (ministre de second rang). |
1973 | Création du Conseil consultatif canadien du multiculturalisme (rebaptisé plus tard Conseil ethnoculturel du Canada), afin d'appuyer le ministre. |
1974 | La Saskatchewan est la première province à légiférer en matière de multiculturalisme. |
1976 | Le Canada ratifie le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. |
1977 | Le Parlement adopte la Loi canadienne sur les droits de la personne, qui crée la Commission canadienne des droits de la personne afin de surveiller les conflits relatifs aux droits de la personne et de servir de médiatrice. |
1982 | La Charte canadienne des droits et libertés inscrit les droits à l'égalité dans la Constitution et reconnaît le patrimoine multiculturel du Canada. |
1984 | Publication du rapport du Comité spécial de la Chambre des communes sur la participation des minorités visibles à la société canadienne, intitulé L'égalité, ça presse! |
1985 | Création du Comité permanent du multiculturalisme de la Chambre des communes. |
1986 | Le Parlement adopte la Loi sur l'équité en matière d'emploi. |
1988 | La Loi sur le multiculturalisme canadien reçoit la sanction royale le 21 juillet, après avoir été adoptée par la Chambre des communes et le Sénat avec l'appui de tous les partis. Le gouvernement fédéral présente des excuses officielles pour l'incarcération injustifiée de Canadiens d'origine japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale, la saisie de leurs biens et la privation de leurs droits, et offre un dédommagement. |
1990 | Multiculturalisme Canada dépose son premier rapport annuel sur la mise en œuvre de la Loi sur le multiculturalisme canadien par le gouvernement du Canada. |
1991 | Le 17 janvier, la Loi sur le ministère du Multiculturalisme et de la Citoyenneté reçoit la sanction royale. Le 21 avril, le nouveau ministère est officiellement mis sur pied et son premier titulaire à temps plein est Gerry Weiner. |
1993 | Le gouvernement fédéral annonce que les deux grands secteurs de Multiculturalisme et Citoyenneté Canada seront divisés : les programmes liés au multiculturalisme seront confiés au nouveau ministère du Patrimoine canadien, et ceux liés à la citoyenneté iront au nouveau ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. |
1994 | Le gouvernement fédéral annonce qu'il ne versera aucune compensation aux groupes ethniques pour réparer les affronts passés. |
1995 | La Chambre des communes adopte à l'unanimité une motion reconnaissant officiellement le mois de février comme étant le Mois de l'histoire des Noirs. |
1996 | Le gouvernement fédéral crée la Fondation canadienne des relations raciales. |
1997 | Le gouvernement fédéral annonce un programme du multiculturalisme renouvelé. |
2002 | Le gouvernement fédéral annonce qu'une Journée canadienne du multiculturalisme sera célébrée chaque année le 27 juin. En mai, le gouvernement du Canada signe une déclaration officielle déclarant le mois de mai Mois du patrimoine asiatique. |
2005 | Dans le budget de février, le gouvernement fédéral annonce des projets de commémoration et d'éducation pour souligner la contribution des groupes ethnoculturels particulièrement touchés par des mesures de guerre ou des politiques d'immigration alors en vigueur. En mars, le gouvernement fédéral publie Un Canada pour tous : Plan d'action canadien contre le racisme. Entre août et novembre, le gouvernement fédéral annonce la conclusion d'ententes de principe avec les communautés ukraino-canadienne, italo‑canadienne et sino‑canadienne dans le cadre du Programme de reconnaissance, de commémoration et d'éducation annoncé dans le budget de février 2005. |
2006 | Le gouvernement fédéral présente des excuses complètes aux Canadiens d'origine chinoise pour la taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois jusqu'en 1923 et pour le refus ultérieur du Canada d'accueillir des immigrants chinois jusqu'en 1947. Le gouvernement fédéral annonce le Programme de reconnaissance historique pour les communautés et le Programme national de reconnaissance historique afin de souligner l'expérience et l'apport historiques des communautés ethnoculturelles. |
2008 | La responsabilité du multiculturalisme est transférée du ministère du Patrimoine canadien au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Le Sénat approuve à l'unanimité et adopte la motion visant à reconnaître les contributions des Canadiens noirs et le mois de février comme le Mois de l'histoire des Noirs. Le gouvernement fédéral lance le Prix Paul Yuzyk pour le multiculturalisme. |
2009 | Le Canada devient membre à part entière du Groupe d'action international pour la coopération sur l'éducation, la mémoire et la recherche sur l'Holocauste (aujourd'hui l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste). |
2010 | Le Canada est l'hôte de la deuxième conférence annuelle de la Coalition interparlementaire de lutte contre l'antisémitisme. |
2011 | Le Canada devient le premier pays à signer le Protocole d'Ottawa sur la lutte contre l'antisémitisme élaboré par la Coalition interparlementaire de lutte contre l'antisémitisme. |
2013 | Le gouvernement crée le Bureau de la liberté de religion, qui a pour mandat la défense des minorités religieuses, la promotion de la liberté de religion et la progression des politiques et des programmes qui appuient le droit à la liberté de religion. Le Canada agit à titre de président de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste de mars 2013 à février 2014. |
2015 | La Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté, qui commémore l'exode des réfugiés vietnamiens et de leur accueil au Canada après la chute de Saïgon et la fin de la guerre du Vietnam, reçoit la sanction royale le 23 avril 2015. La Loi sur la tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares, qui modifie la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la Loi sur le mariage civil et le Code criminel, reçoit la sanction royale le 18 juin 2015. En juin 2015, le Canada organise la réunion inaugurale du Groupe de contact international sur la liberté de religion ou de conviction. Le 4 novembre, le gouvernement fédéral annonce que la responsabilité du multiculturalisme est transférée du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté au ministère du Patrimoine canadien. |
2016 | Le 17 mai 2016, le gouvernement annonce la création du Bureau des droits de la personne, des libertés et de l'inclusion (BDPLI), qui remplace le Bureau de la liberté de religion créé en 2013 et qui se voit confier un mandat plus large. Le gouvernement du Canada présente des excuses officielles pour l'incident du Komagata Maru de 1914, lors duquel 352 des 376 passagers du navire, principalement d'origine sikhe, musulmane ou hindoue, se sont vu refuser l'entrée au Canada en raison des politiques d'immigration de l'époque. |
2017 | En mars 2017, la Chambre des communes adopte la motion M‑103 portant sur le racisme et la discrimination religieuse systémiques. Par conséquent, à partir du 8 juin 2017, le Comité permanent du patrimoine canadien entreprend une étude sur le sujet. |
2018 | En février 2018, le Comité permanent du patrimoine canadien publie un rapport intitulé Agir contre le racisme systémique et la discrimination religieuse, y compris l'islamophobie. |
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* Publiée à l'origine sous forme de Bulletin d'actualité de la Bibliothèque du Parlement en janvier 1994, la présente publication a été mise à jour régulièrement depuis et est devenue une Étude générale en 2009. Marc Leman, anciennement de la Bibliothèque du Parlement, a participé à la rédaction des versions antérieures. [ Retour au texte ]
† Les études générales de la Bibliothèque du Parlement sont des analyses approfondies de questions stratégiques. Elles présentent notamment le contexte historique, des informations à jour et des références, et abordent souvent les questions avant même qu’elles deviennent actuelles. Les études générales sont préparées par le Service d’information et de recherche parlementaires de la Bibliothèque, qui effectue des recherches et fournit des informations et des analyses aux parlementaires ainsi qu’aux comités du Sénat et de la Chambre des communes et aux associations parlementaires, et ce, de façon objective et impartiale. [ Retour au texte ]
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