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Documents hors série et commandés

La collaboration Canada-UIP : Un centenaire à célébrer
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Sélection de grands thèmes traités aux assemblées de l'UIP

La paix et la sécurité

L’Union interparlementaire, depuis sa fondation, a mis à l’étude toutes les questions dont la solution peut aider au maintien de la paix entre les nations. Elle continuera à réunir dans les parlements tous les amis de la paix, et à collaborer à l’organisation d’une société où le « dernier argument » des peuples sera uniquement celui de la justice. – Raoul Dandurand, sénateur, 1927

L'UIP, qui s’est d’abord appelée Union interparlementaire pour l’arbitrage et la paix, s’est toujours intéressée non seulement aux grandes questions relatives à la paix et à la sécurité, mais aussi à certaines menaces et à certains conflits en particulier. C’est peut-être la raison pour laquelle les parlementaires canadiens la considèrent depuis toujours comme l’une des principales tribunes pour le dialogue et la coopération à l’échelle internationale. Leur participation de longue date aux débats et aux études de l'UIP sur ces sujets témoigne de leur engagement profond à l’égard des droits de la personne et des valeurs démocratiques tellement essentiels dans la société canadienne qu’ils représentent.

Maintien de la paix

Étant donné le rôle important joué par le Canada dans la création de la première force de maintien de la paix des Nations Unies en 1956, puis dans de nombreuses opérations par la suite, il n’est guère surprenant que les délégués canadiens aux assemblées de l'UIP prennent souvent position sur les initiatives de maintien et de consolidation de la paix, de même que sur des sujets connexes. Comme le déclarait la députée Beryl Gaffney en 1997 (Séoul) : « Les gouvernements canadiens ont toujours considéré que le maintien de la paix était un instrument très important pour faire face aux crises dans le monde. » En 1998 (Windhoek), la députée Marlene Catterall expliquait que, au fil du temps, les interventions et les contributions du Canada avaient suivi l’évolution du contexte en matière de sécurité internationale, qui se caractérisait par une diminution des guerres entre États et une augmentation des conflits intra-étatiques, souvent accompagnés de pertes civiles considérables. Elle faisait observer qu’à partir des années 1990, on s’est davantage préoccupé de ce qu’on en est venu à appeler la sécurité humaine, par opposition à la sécurité nationale. À l'UIP, on ne parlait donc plus tant de maintien de la paix comme moyen de séparer les belligérants que de consolidation de la paix pour réunir les conditions minimales dans lesquelles il serait possible de gouverner pacifiquement un pays tout en assurant la sécurité de ses citoyens.

Photographie du Monument au maintien de la paix à Ottawa

Monument au maintien de la paix (Ottawa) Photographe : Ken Banks

L’Union interparlementaire reconnaît la nécessité de stimuler le débat sur la paix et la coopération internationales non seulement au sein des parlements, mais aussi au-delà, dans de vastes cercles publics, avant que les gouvernements ne prennent des décisions. La volonté d’assurer la sécurité collective grâce à des institutions internationales permanentes, qui caractérise ce qu’il y a de mieux dans la réflexion politique en ce siècle, est intimement liée au désir d’élargir la base de l’intérêt public à l’égard de la politique publique. – Paul Martin, père, secrétaire d’État aux Affaires extérieures, 1965

Le Canada a une très petite population, qui cherche à exercer son influence limitée sur les affaires du monde en œuvrant pour la paix. Il utilise ses institutions démocratiques et sa Charte des droits et libertés pour montrer que le respect des droits de la personne est une condition préalable à la paix au sein d’un pays et, plus important encore, qu’un parlement de représentants librement et régulièrement élus est la meilleure garantie de dignité de l’humain et de prospérité des citoyens. – Sénateur Donald H. Oliver, 2000

Terrorisme

Le terrorisme international est un autre grand sujet de discussion à l'UIP sur lequel les délégués canadiens s’expriment souvent. Par exemple, en 1978 (Lisbonne), la sénatrice Joan Neiman a demandé aux délégués d’exhorter leurs parlements et leurs gouvernements à ratifier toutes les conventions et tous les accords existants se rapportant au terrorisme international. Elle a également demandé que l'UIP élabore des définitions et formule des ententes qui pourraient servir de modèles aux gouvernements désireux de préparer des lois dans ce domaine. Au nom de la délégation canadienne, elle a présenté un projet de résolution établissant les critères de base de la définition du terrorisme international.

Au fil des ans, les délégués canadiens aux assemblées de l'UIP ont appuyé plusieurs résolutions condamnant le terrorisme international et demandant à tous les États de prendre les mesures voulues pour s’attaquer à ce problème, de même qu’à ses causes sociales, politiques et économiques, tout en respectant les droits de la personne et la primauté du droit. Les attentats perpétrés en septembre 2001 contre les États-Unis sont venus rappeler qu’il était urgent de prendre des mesures contre la menace terroriste internationale. Comme la députée Paddy Torsney l’a déclaré à l’assemblée en 2003 (Chili) : « Le 11 septembre, pendant que l'UIP se réunissait à Ouagadougou, des tueurs de sang-froid ont porté un dur coup au système de valeurs et de croyances des gens libres et civilisés du monde entier. Les attentats ont frappé New York et Washington, mais il est très clair que le monde entier était attaqué. Le terrorisme est une menace mondiale. Â»

De même, le député Larry Miller a déclaré en 2008 (Le Cap) que le terrorisme sape la démocratie et les droits de la personne, et que tous les pays doivent faire leur part pour le combattre.

 

[…] pour restaurer et maintenir la paix dans les pays victimes de conflits, la sécurité humaine doit être garantie, au même titre que la sécurité militaire. C’est là qu’intervient la consolidation de la paix : en tant qu’ensemble de mesures destinées à renforcer et à solidifier la paix en construisant une infrastructure durable de sécurité humaine. La consolidation de la paix vise à mettre en place les conditions minimales dans lesquelles un pays peut assumer sa destinée et le développement social, politique et économique devient possible. – Raymonde Folco, députée, 1998

 

Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE)

Entre 1973 et 1991, l'UIP a organisé sept CSCE en dehors de ses assemblées statutaires. Pendant la guerre froide, cette conférence était l’unique tribune parlementaire où les législateurs de l’Europe de l’Est et de l’Ouest pouvaient examiner des questions relatives à la coopération et à la sécurité. En cas d’impasse dans les négociations entre gouvernements, la CSCE jouait un rôle vital, qui était d’améliorer le climat en vue d’autres pourparlers. Les délégués canadiens ont participé activement à toutes ces rencontres spéciales, tant aux réunions officielles qu’aux discussions et aux contacts informels. Ils ont présenté des mémoires et des projets de résolution, et ils ont siégé à des comités d’études ainsi qu’à des groupes de rédaction. Au fil des ans, ils ont pris fermement position sur des questions telles que la sécurité, les droits de la personne, la coopération économique et la réunification des familles. Les résolutions adoptées lors des CSCE reprenaient des éléments clés des contributions du Groupe canadien, confirmant ainsi le statut de participant apprécié dont jouissait le Canada.


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