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Documents hors série et commandés

La collaboration Canada-UIP : Un centenaire à célébrer
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Sélection de grands thèmes traités aux assemblées de l'UIP

La diversité et la démocratie représentative

Pour que nos démocraties parlementaires demeurent fidèles à leur esprit premier, les divers groupes de la société doivent être tous représentés et défendus de la même manière. Nous devons poursuivre nos efforts pour rendre nos parlements pleinement inclusifs et encourager la participation de la population afin que tous les membres de la société aient la même chance de participer au processus décisionnel politique, peu importe leur origine ou leur identité. — Sénateur Donald H. Oliver, 2011

En 2012 (ville de Québec), l'UIP consacrera un débat spécial à la citoyenneté, à l’identité et à la diversité culturelle et linguistique. Le Groupe canadien de l'UIP a choisi ce thème parce que le Canada fait depuis longtemps la promotion de la diversité et de l’égalité. Les délégués canadiens aux assemblées successives de l'UIP ont parlé et parlent de la diversité comme d’un atout et d’une source de stabilité, et ils prônent énergiquement la démocratie représentative.

Atout et stabilité

En 1992 (Yaoundé), le Canada a présenté un mémoire et un projet de résolution sur le fonctionnement de la démocratie et l’expression de la diversité ethnique comme moyen d’assurer la stabilité. Dans son mémoire, il explique qu’une démocratie qui permet l’expression pacifique de la diversité ethnique encourage tous les citoyens, quelles que soient leurs origines ethniques, à améliorer leurs compétences et à devenir des citoyens actifs. Cela a pour effet non seulement de renforcer la stabilité politique et sociale, mais aussi d’améliorer les perspectives de développement économique. Par ailleurs, en 2000 (Amman), le Groupe canadien a présenté un mémoire et un projet de résolution soulignant que la diversité constitue un atout et qu’il en découle un enrichissement culturel.

Dans toute discussion sur la culture, il importe de se reporter à une notion générale qui englobe à la fois la langue, les droits de la personne, l’expression humaine, les idées, les valeurs, l’histoire, les traditions et la religion, tels qu’ils s’expriment grâce à une multitude de moyens de création, notamment la littérature, le cinéma, les arts visuels, la musique et la danse. L’esprit créatif est en outre nourri par l’interaction entre les peuples aux patrimoines culturels, linguistiques, raciaux, religieux et nationaux diversifiés. La diversité humaine est donc une source de force plutôt que de division. – Karen Redman, députée, 2000

En 2009 (Addis Abeba), le sénateur Donald H. Oliver a insisté sur le fait que la diversité est un sujet de débat important parce que, vu la crise financière mondiale, les pays ne peuvent se permettre que des personnes soient exclues de l’économie à cause de leur religion, de leur sexe ou de la couleur de leur peau. Les sociétés ouvertes et diversifiées, a-t-il déclaré, attirent les meilleurs talents, et les pays tolérants sont ceux qui réussiront le mieux dans les années à venir.

Représentation

Au fil des ans, les délégués canadiens de l'UIP ont pris fermement position en faveur de la protection des minorités et de la démocratie représentative. Dans une allocution préparée pour la conférence de 1925 (Ottawa), le sénateur Napoléon-Antoine Belcourt loue les principes de la Magna Carta, qu’il qualifie d’« essentiels […] d’application générale dans tout le monde civilisé » et de fondamentaux pour la protection des minorités.

En 1992 (Stockholm), le sénateur Peter Bosa souligne que la véritable démocratie se mesure à la façon dont un pays traite ses minorités. La même année à Yaoundé, le député Kenneth David Atkinson déclare en débat plénier : « Une véritable démocratie […] reconnaît l’application universelle et égale de la loi et l’existence de droits fondamentaux individuels qui l’emportent sur les intérêts de l’État. Ainsi, elle fait échec à la discrimination envers les femmes, les personnes handicapées, les minorités et les groupes ethniques. » Pour sa part, la députée Marlene Catterall déclare en 1997 (Le Caire) que « le Parlement doit avoir un sens, en garantissant une représentation égale à tout le peuple. La représentation des femmes est très importante en soi et parce qu’elle reflète la représentation d’autres minorités. »

Image d’une bannière, intitulée Les visages du monde, produite en 2010 par un groupe d’étudiants de la 8e année de Brampton, Ontario, sur le thème de la diversité

Les visages du monde Gracieuseté de la Commission de la capitale nationale

Les délégués aux assemblées de l'UIP font régulièrement état du succès de la politique du Canada en matière de multiculturalisme. Par exemple, en 1996 (Beijing), le sénateur Peter Bosa a signalé que deux des six délégués canadiens, le sénateur Consiglio Di Nino et lui-même, sont nés en Italie, que le député Herb Dhaliwal est né en Inde, que le député Janko Peric est né en Croatie, que la députée Sue Barnes est née à Malte et que la députée Pauline Picard est née au Canada. À quoi il a ajouté : « Je pense qu’il n’existe pas meilleure illustration de la société multiculturelle canadienne que la délégation à Beijing. » De même, la sénatrice Salma Ataullahjan a rappelé que lorsque le Groupe canadien a pris la parole à Berne en 2011 pour promouvoir la future assemblée à Québec, « bien des membres étaient d’origines ethniques fort différentes, mais nous étions là pour représenter une seule et même nation ».

Le sénateur Oliver milite depuis longtemps en faveur de la démocratie représentative. En 2006 (Nairobi), il fait état de l’avancée croissante de la démocratie, comme c’est le cas dans certains pays de grande diversité culturelle et historique. Il ajoute cependant qu’il faut se garder de tenir la démocratie pour acquise et qu’il est donc nécessaire de la promouvoir dans les pays en transition et aussi là où elle était déjà bien ancrée. À Kampala (2012), au cours du débat général, le sénateur Oliver a parlé de la société pluraliste et multiculturelle canadienne et insisté sur le fait que les parlementaires doivent s’efforcer de représenter tous les citoyens dans toute leur diversité.

Participation électorale

En 1928 (Berlin), le sénateur Belcourt affirme que les gouvernements ne sauraient vraiment répondre aux besoins et aux aspirations d’une société démocratique sans une forte participation d’un électorat bien informé. Selon lui, « dans les pays démocratiques, la moitié seulement des électeurs se donnent la peine d’aller voter aux élections législatives […] [L]’électorat jouit du droit de vote sans en apprécier suffisamment toute l’importance ou celle du devoir de voter et c’est pourquoi il est incapable de choisir judicieusement des représentants. »

Plus récemment, les délégués canadiens ont souligné que les parlements doivent représenter tous les groupes d’âge et qu’il faut redoubler d’efforts envers les jeunes. En 2010 (Bangkok), le sénateur Dennis Dawson a expliqué que le Canada s’enorgueillit d’être un des piliers historiques de la démocratie participative, mais qu’il n’en est pas moins confronté à une baisse du taux de participation à toutes les élections, en particulier parmi les nouveaux électeurs, dont la désaffection tient peut-être à un manque d’intérêt ou à un manque de temps. Au final, la machine électorale cherche surtout à communiquer avec la génération plus âgée d’électeurs plus fiables, par des voies traditionnelles, comme la télévision et les journaux, par opposition à Internet et à ses sites de réseautage plus axés sur les jeunes. Le sénateur Dawson a également fait observer que peu de pays encouragent les électeurs à voter par Internet, bien que cette formule semble accroître la participation des jeunes au processus démocratique. Les gouvernements doivent donc chercher à tirer parti des nouveaux médias afin de favoriser la participation électorale.


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